« Il existe une autre façon de vivre. Dans le temps, dans l’amour, accordés, donnés aux autres. Je l’ai découvert à Porrera, un village de trois cent cinquante habitants, hors circuit touristique, oublié de l’administration, loin de tout ». Porrera, 1996 – Extraits du livre « Lluís Llach, un desig d’amor, un poble i una barca » de Brigitte Baudriller
Porrera, c’est un petit village catalan du Priorat, une région pauvre du Sud de la Catalogne. Lluís Llach y revient en 1993 et retrouve le village où il passait ses vacances enfant, la maison de sa grand-mère. Il tombe fou amoureux de cet endroit. Avec son ami, le poète Miquel Marti i Pol, il compose l’album Porrera-Mon puis il monte une petite société vinicole Vall Llach. Il plante des pieds de vigne, suit des cours d’oenologie et se passionne pour le vin. > Découvrir Vall Llach
J’aime cette terre
comme un amant fidèle et ardent,
ma terre qui chaque jour m’éclaire
et me prend,
peau à peau, nous nous partageons,
corps à corps, nous nous apprenons,
et le désir fait vivre nos rêves.
regard sombre et lèvres pleines,
je la sens dans mon ventre
comme si en moi elle prenait racines,
abat-voix de solitudes,
pas à pas je la reconnais
et en amour, je la sens altière
et tendre.
sur des chemins au delà de
moi-même,
je me repose quand je la regarde,
quand j’en suis loin tout m’attriste,
sillon par sillon je le sens en moi,
par le désir elle m’est présente
car mon coeur sans elle ne bat
plus.
Le Mollo nous donne la vie,
la Teixteta, l’amour,
et les Marrades l’oublie, l’oubli
du Nord.
La Sentiu lance un rêve
baigné de lumière
mais les Marrades l’oubli, l’oubli
du Nord.
Je partirai d’ici,
quand un matin vert et frais me
remplira le coeur,
je laisserai ce lieu,
il y a tant de vie qui attend de par
le monde,
pour les sens encore vifs
l’horizon sera une affiche
où trouver la force de me lever,
la nostalgie ne pourra pas
freiner l’élan qui me pousse et
me fait vibrer,
oublier le retour
Sera un espace de silence et
de liberté,
il n’y aura ni geste, ni désir
ni un seul chemin, ni aucune soif
assez intense pour me faire
revenir sur mes pas…
Pont à Porrera
