Dans sa chanson « Amor particular » Lluís Llach avait bien prévenu son public :
« Passeront les années, puis viendra l’adieu, comme il se doit. »
Et en effet, l’adieu est venu le 24 mars 2007 à Vergès, le village natal de Lluís. C’est là, parmi les gens du village qu’il souhaitait donner un dernier concert, intime et discrètement quitter la scène…
Des adieux que Lluís avait annoncés depuis plusieurs mois, afin de quitter son public sur un accord parfait, au sommet de son talent plutôt que de donner au fil des ans l’image d’un chanteur vieillissant dont la voix n’est plus aussi sûre.
Bien-sûr les choses ne se sont pas exactement passées de façon aussi intime qu’un simple piano sur la place du village et Lluís a dû se résoudre à organiser un concert pour 5000 personnes qui serait organisé dans un immense chapiteau dressé dans un champs à la sortie du village…
Après que les 5000 billets pour la soirée du 24 mars se soient arrachées en quelques minutes et en tenant compte du grand nombre de réclamations, Lluís, toujours généreux, à offert un second concert le 23 mars.
Ces deux extraordinaires concerts d’adieu ont été organisés au profit de l’organisation « Salvem l’Emporda » et de Médecins sans Frontières.
Ce dernier soir, cinq mille personnes étaient assemblées sous le chapiteau, venu des quatre coins de la Catalogne, de l’Espagne, de différents pays d’Europe et même de Patagonie !
Tous étaient là, toutes générations confondues, les parents avaient amené leurs jeunes enfants assis à côtés de personnes beaucoup plus âgés, tous fredonnant déjà ses chansons avant même qu’il n’arrive sur scène.
Puis Lluís est arrivé, souriant, apparemment détendu et heureux. Lluís a parlé, chanté et le public a laissé explosé son émotion durant près de trois heures.
Larmes, sourires, chansons, refrains repris en choeur, bougies allumées, banderoles agitées, personne ne voulait croire que viendrait la dernière chanson… puis, après Vergès 2007, Lluís est descendu de la scène et a pris un bain de foule, embrassant ses proches, serrant des mains. C’est alors que le public commença à chanter l’Estaca et Laura en hommage à Laura Almerich, son accompagnatrice et amie.